Archives des performances - Soins Rando Survie https://www.soins-rando-survie.com/tag/performances/ Le soin à portée de main Wed, 13 Nov 2024 12:17:29 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.soins-rando-survie.com/wp-content/uploads/2022/12/Logo-SRS-2-100x100.webp Archives des performances - Soins Rando Survie https://www.soins-rando-survie.com/tag/performances/ 32 32 Les blessures en course à pied https://www.soins-rando-survie.com/les-blessures-en-course-a-pied/ https://www.soins-rando-survie.com/les-blessures-en-course-a-pied/#respond Wed, 13 Nov 2024 11:39:19 +0000 https://www.soins-rando-survie.com/?p=3993 La course à pied, mode de déplacement faisant partie du domaine de l’athlétisme, est pratiquée avec une multitude de possibilités : sprint, demi-fond, fond, trail, course en montagne etc. Elle a comme particularité d’avoir une phase de suspension, phase où il n’y a aucun appui podal, à l’inverse de la marche. Différents termes sont employés… Lire la suite »Les blessures en course à pied

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La course à pied, mode de déplacement faisant partie du domaine de l’athlétisme, est pratiquée avec une multitude de possibilités : sprint, demi-fond, fond, trail, course en montagne etc.
Elle a comme particularité d’avoir une phase de suspension, phase où il n’y a aucun appui podal, à l’inverse de la marche.

Différents termes sont employés : footing, jogging, running. Le terme jogging est employé pour une activité à faible intensité, durant laquelle on doit pouvoir être capable de parler. Le terme footing caractérise également une course à pied à intensité faible. A l’inverse, le terme running est plus adapté pour des courses à intensité plus élevée.

L’épidémiologie

L’univers de la course à pied et de la marche est l’activité sportive la plus pratiquée par les français que ce soit chez les hommes ou les femmes, et à n’importe quel âge. D’après une étude de l’INJEP en 2018, 40 % des français de plus de 15 ans ont déclaré au cours des douze derniers mois, avoir pratiqué une activité physique ou sportive en lien avec l’univers de la marche et/ou la course, avec parmi eux 16 % de pratiquants pour le footing/running, et 23% pour la randonnée pédestre. Reproduite en 2020, cette enquête a montré une augmentation à 42 % de pratiquants dans l’univers de la marche/course, soit + 2 % par rapport à 2018.

Les coureurs ont dit préféré courir seules à 71 %, et seulement 17 % en 2014 ont participé à une course organisée. Une augmentation de 45 % de coureuses a été constaté entre 2012 et les études de la FFA (Sportlab) en 2016 et l’Union Sport et cycle (BVA) en 2017.

L’exemple du Marathon de Paris montre cet engouement au fil du temps. (9). Créée en 1896, cette épreuve est devenue annuelle à partir de 1976. A cette époque, strictement réservée aux hommes, elle compte 126 participants. En 1986, ce nombre (hommes et femmes confondus) passe à 10.000 puis, 36.000 en 2006 et 50.000 en 2016. Lors de la dernière édition en 2024, plus de 60.000 personnes étaient inscrites.

La biomécanique de la course

La course à pied à allure régulière est composée d’une succession de cycles de jambes qui se répètent à l’identique, caractérisée par une distance et une durée. Un cycle démarre lorsqu’un pied touche le sol, et se termine lorsque ce dernier retouche le sol à nouveau. Le cycle est lui-même divisé en 2 foulées (ou 2 pas) symétriques droite et gauche, correspondant à la distance entre 2 appuis successifs. Il peut varier en amplitude (longueur) et en fréquence (répétition).
Biomécanique de la course, schéma
Soins rando survie

Le cycle de jambe est composé de 2 phases : la phase de suspension (60 % du temps) et la phase d’appui (40 % du temps). La phase d’appui est divisée en 3 parties : la phase d’amortissement, la phase de soutien, et la phase de propulsion.
1) La phase d’amortissement : elle débute dès le contact pied/sol, le centre de gravité se trouve en arrière.
2) La phase de soutien : le moment où le centre de gravité se trouve à l’aplomb de l’appui au sol.
3) La phase de propulsion (poussée) : elle est totalement terminée lorsque le pied quitte le sol.

Lors de la phase de suspension, il n’y a aucun contact entre le sol et le coureur. Le coureur ne peut ni accélérer, ni ralentir son mouvement.

Dans ce qui suit, nous aborderons les différents types d’attaques du pied au sol ainsi que les types de foulées (pronatrice, supinatrice, universelle). L’objectif est avant tout de vous faire découvrir ces notions, notamment pour les débutants en course à pied. Si vous souhaitez approfondir ces sujets essentiels, je vous recommande de poursuivre vos recherches afin de mieux les maîtriser.

Dans la course à pied, le type d’attaque du pied au sol (plan sagittal) lors de la phase d’amortissement est un facteur à prendre en compte. Le pied est divisé schématiquement en 3 parties :
• L’attaque talon (rear foot strike) : le contact au sol se fait par le talon, il s’agit d’une grande majorité des coureurs, peu importe la distance parcourue.
• L’attaque médio pied (mid foot strike) : le contact se fait pied à plat.
• L’attaque avant pied (fore foot strike) : le contact se fait sur l’avant pied.
Attaque du pied au sol schéma
soins Rando survie

Sur le plan transversal, le coureur est caractérisé comme étant pronateur, universel ou supinateur :
• Pronation : la plus fréquente, le pied s’affaisse vers l’intérieur, dû à des appuis médiaux (=internes) excessifs. L’usure de la chaussure est externe au niveau du talon puis au niveau de l’avant pied plus marquée au niveau de l’hallux (= 1er orteil, le plus gros).
• Universelle (neutre) : il s’agit de la position normale, seulement présente chez 30 % des coureurs. C’est une position entre la pronation et la supination, sans déséquilibre. On retrouve une usure interne et externe lors de la phase d’attaque. L’avant pied lors de la phase de propulsion est usé de façon bien répartie.
• Supination : plutôt rare (5 à 15 % des coureurs), le pied s’affaisse vers l’extérieur, dû à des appuis latéraux excessifs. L’usure de la chaussure est plus marquée en externe, sur le bord externe de l’avant pied, vers le cinquième orteil (le plus petit).

types de foulées running
dessin
soins rando survie

Les blessures en course à pied : définition et épidémiologie

Une définition du terme blessure en course à pied (running related injuries en anglais) a été proposée lors d’un consensus d’experts internationaux en 2015. Il s’agit d’une douleur musculo-squelettique liée à la course (en compétition ou à l’entrainement) des membres inférieurs qui provoque une restriction ou un arrêt de la course (distance, vitesse, durée, ou entrainement) pendant au moins 7 jours, ou sur 3 séances d’entrainement programmées consécutives, ou qui nécessite de consulter un médecin ou un autre professionnel de santé. Une technopathie est une blessure de surutilisation, par la répétition d’un geste. Les structures osseuses, tendineuses, musculaires etc. doivent supporter sur chaque appui 3 fois le poids du corps en moyenne. Sachant qu’il y a 600 à 1000 impacts au sol par km, ces pathologies sont retrouvées très fréquemment en course à pied.

Les blessures sont très fréquentes chez le coureur loisir. L’incidence des blessures dans les 12 mois suivant une course (5, 10, 15 et 21 km), variait entre 14,2% et 17, 2% dans une étude de 2014.

Dans une autre étude de 2018 qui étudie les blessures des coureurs sur une durée de 4 ans, plus de 30 % des coureurs (débutants et expérimentés confondus) ont été blessés sur une année, avec une incidence de blessures pour 1000 heures de course plus élevée chez le débutant.
Dans 70 % des cas, la guérison est intervenue dans les 10 jours.

En 2019, une autre étude consistait à faire une revue systémique de la proportion des blessures des membres inférieurs en course. Les 5 blessures principales du coureur sont : le syndrome douloureux fémoro-patellaire, la tendinopathie calcanéenne, le syndrome de stress tibial médial, fasciite plantaire et le syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Tout sexe confondu, le genou était le plus touché (28%), suivi de la cheville (26%) et de la jambe (16%). Les femmes étaient plus touchées au niveau du genou, alors que les hommes sont touchés de manière plus homogène. La majorité des lésions est retrouvée au niveau des genoux ou en dessous de ce dernier.

Les blessures musculo squelettiques les plus fréquentes

L’objectif ici est de vous présenter les blessures musculo-squelettiques les plus fréquentes, sans toutefois être exhaustif.

Chacune de ces pathologies pourrait, et a probablement déjà, fait l’objet de thèses et autres études poussées. Nous vous les exposons de manière concise pour que vous puissiez les identifier et, le cas échéant, vous orienter si vous ressentez des douleurs.

Nous n’aborderons pas ici les différents traitements en détail. Cependant, il est important de souligner que pour toutes ces blessures, l’anticipation est essentielle.
L’anticipation = la clé pour éviter les blessures.
Une gestion raisonnée de vos efforts, voilà le principe fondamental de toute activité physique. Dès que vous ressentez une douleur, arrêtez-vous immédiatement. À un stade précoce, une inflammation peut se résorber rapidement avec du repos. En revanche, si vous persistez, la récupération sera plus longue, voire incomplète, en raison de cicatrisations inadaptées.

Numéro 1 : l’anticipation. Cela implique également de porter des chaussures adaptées. Nous vous renvoyons à notre article sur l’importance de prendre soin de ses pieds : Pensez à vos pieds avant de penser à l’itinéraire.

Numéro 2 : le repos. Si vous ressentez une douleur, comme celles décrites ci-après, il est crucial d’arrêter toute activité physique qui l’aggrave. C’est le moment pour consulter un médecin, poser un diagnostic et entamer une phase de repos.

Repos et anticipation constituent les principaux traitements pour ces blessures. Vous pouvez également appliquer du froid sur la zone douloureuse et chaude pour réduire l’inflammation. Cela accéléra la récupération.

Les autres solutions possibles :
– Médicaments : Les anti-inflammatoires peuvent être utiles dans certains cas, mais ils ne remplacent ni le repos ni l’anticipation. Les anti-inflammatoires peuvent être pris par la bouche, appliqués sur la peau ou directement injectés dans la zone douloureuse (infiltration).
– Chirurgie : Rarement nécessaire pour ce type d’affections.
– Kinésithérapie : Des séances peuvent vous aider, notamment pour apprendre à ménager les zones douloureuses, solliciter d’autres groupes musculaires ou améliorer votre posture pendant la marche ou la course. 

a) Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale

Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale, dessin soins rando survieCe syndrome est également appelé syndrome de l’essuie-glace, syndrome de friction, tendinite du tenseur du fascia lata ou syndrome de la bandelette de Maissiat. Pathologie fréquente chez tout type de coureurs, il s’agit de la 1ère cause de douleur latérale du genou. La douleur est typique, au niveau du genou sur la face externe (vers l’extérieur, pas vers l’autre genou), d’apparition pendant la course ou après, obligeant le coureur à s’arrêter. Elle survient à chaque fois au bout du même temps de course, avant de s’aggraver et d’être de plus en plus précoce. La guérison est longue. Anatomiquement, la bandelette ilio-tibiale est un tissu semi-rigide qui prolonge le muscle tenseur du fascia lata, le moyen et grand fessier, et se termine en majorité sur la partie proximale du tibia (= le haut du tibia), ainsi que sur la patella (la rotule). La bandelette a un rôle dans le mouvement de la hanche, ainsi que la stabilisation du genou. Concernant la cause, le doute persiste sur l’origine exacte de ce syndrome. Une des théories explique la douleur par une friction excessive de la bandelette sur le fémur (os de la cuisse) à sa partie distale (vers le genou), lors des mouvements répétitifs de flexion/extension du genou.
Le diagnostic se fait cliniquement, pas besoin de radiographie ou de scanner, via des tests comme celui de Renne, qui consiste à faire un mouvement de flexion/extension du genou, le médecin exerçant une pression avec un doigt sur le condyle latéral, ou celui de Noble durant lequel le patient est en appui monopodal, le médecin lui demandant de faire des flexions/extensions.

b) Le syndrome douloureux fémoro-patellaire

Le syndrome douloureux fémoro-patellaire est également appelé syndrome rotulien, douleur fémoro-patellaire, runner’s knee ou anterior pain knee en anglais. Il représente entre 16 et 25 % des blessures, 1ère cause de blessures du genou. Les femmes sont plus touchées que les hommes. Ce syndrome représente 25 à 40 % des problèmes de genou en médecine du sport. Il s’agit d’une douleur antérieure du genou (en avant du genou), au niveau de la patella (=rotule). Ce syndrome est la conséquence d’un mauvais cheminement de la patella lors des mouvements du genou. Son origine est multifactorielle. La stabilité de cette articulation est assurée par un système dynamique (musculaire, tendineux), un système statique (capsule articulaire, trochlée fémorale, ligamentaire), ce qui permet de contrôler les mouvements patellaires au niveau du fémur.
Le diagnostic est fait grâce à l’histoire de la douleur et à l’examen clinique complet du genou. C’est une douleur qui est située en avant du genou, ou derrière la patella, ou autour de cette dernière. La douleur est difficilement localisable par les patients, beaucoup font un cercle autour de la patella « circle sign ». Elle apparait après quelques minutes de course, et disparait au bout de quelques heures au repos, souvent présente lors d’une position assise prolongée « le signe du cinéma » ou lors de la montée/descente des escaliers. Cliniquement, il existe une douleur à la mobilisation de la patella.

Le syndrome douloureux fémoro-patellaire, dessin soins rando survie

c) Le syndrome de stress tibial médial

Le syndrome de stress tibial médial soins rando survieCe syndrome est aussi appelé périostite tibiale ou shin splint en anglais. Des études ont démontré qu’il serait responsable, dans 6 % à 16 % des cas, de la survenue de blessures chez tous les coureurs. Le périoste ( = fin tissu nourricier entourant les os et très innervé) du tibia est enflammé, de manière unie ou bilatérale. La douleur se situe en bas du tibia, sur une longueur de 5 cm ou plus, déclenchée lors d’une activité physique ou après, et qui se calme avec du repos. Elle est reproduite à la palpation. C’est un diagnostic clinique si la douleur est typique à l’interrogatoire ainsi qu’à l’examen physique. Là encore, il n’y a pas besoin de faire d’examens complémentaires pour poser le diagnostic.

d) La tendinopathie calcanéenne

La tendinopathie calcanéenne, dessin
soins rando survieÉgalement appelé tendinopathie achiléenne, il s’agit d’une pathologie du plus gros tendon du corps humain. Il prolonge le triceps sural (= le mollet), lui-même composé de 3 muscles, en profondeur, le muscle soléaire, et en superficie, le muscle gastrocnémien médial et latéral. Il s’attache à son extrémité au calcanéum ou talon, et quelques fibres s’étendent vers l’aponévrose plantaire. Son rôle est la flexion plantaire (= incline le pied vers le bas) et la propulsion du pied lors de la marche.
La douleur apparait initialement après l’effort, puis de plus en plus précocement au cours de l’effort, et dans un stade avancé, se caractérise par la présence d’une raideur matinale. A l’examen clinique, on constate une triade douloureuse : à la palpation, à l’étirement et à la contraction résistée du tendon (le médecin vous empêche d’incliner le pied vers le bas en gardant votre pied vers le haut). On peut également palper un épaississement du tendon sous forme de nodule.

e) La fasciite plantaire

Représentation schématique de l'aponévrose plantaireÉgalement appelée aponévropathie ou aponévrosite plantaire , c’est une atteinte de l’aponévrose plantaire (voir article ) qui est un tissu conjonctif dans la continuité du tendon calcanéen, tendue du talon jusqu’à la base des orteils formant la voûte plantaire.
C’est une des pathologies les plus récurrentes dans la population générale : 10 % des gens en souffriront au cours de leur vie. Fréquente en course à pied, des études ont montré qu’elle représente 8 à 10 % des blessures et 80 % des douleurs de talon. Les microtraumatismes qui sont répétés lors de la course entrainent des micro-déchirures et une inflammation, qui se traduit par un épaississement de l’aponévrose. C’est une douleur sous talonnière, d’apparition progressive, intense au réveil, augmentée en position de station debout prolongée, s’aggravant à la marche. Elle peut être bilatérale. Cliniquement, la douleur est reproduite lors de la palpation de la voute plantaire et du talon dans sa partie médiale, et lors d’une flexion dorsale de la cheville et des orteils ( = en faisant comme si l’on voulait marcher sur les talons).

Conclusion

Vous connaissez désormais les blessures musculo-squelettiques les plus fréquentes en course à pied. Grâce à ces connaissances, vous êtes mieux armé pour poser un premier diagnostic, que ce soit pour vous-même ou pour votre entourage. Toutefois, il est essentiel de faire confirmer ce diagnostic par un médecin.

N’attendez pas si une douleur apparaît. La fameuse phrase « ça va passer » s’applique rarement en médecine. Une inflammation nécessite impérativement du repos pour guérir. Plus vous insistez, plus les douleurs s’intensifieront, et plus la guérison prendra du temps.
Attention, un point de non-retour peut être atteint, avec des séquelles permanentes, si vous n’écoutez pas votre corps.

En matière de santé, l’anticipation est votre meilleure alliée.

Dr Yves H. (médecin urgentiste)

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Que vous soyez adepte des promenades en forêt, des marathons ou des défis d’ultra-trail, vos pieds sont sans doute les membres les plus sollicités. Pourtant, ce sont souvent les grands oubliés dans les préparatifs d’une randonnée ou d’une course.
Plus de 50 % des abandons lors de trails sont dus à des douleurs ou blessures aux pieds : ampoules, hématomes, ongles incarnés, etc.
Dans cet article, nous allons découvrir ensemble ce que sont vos pieds et comment en prendre soin, dont l’importance de consulter un podologue.

I / Le pied
Le pied est un organe exceptionnel à la fois mécanique, sensitif et sensoriel. Son caractère viscoélastique et son architecture à géométrie variable et rigidifiable lui permettent de contrôler la transmission des forces et des mouvements de façon précise, coordonnée et synchronisée. Il est le trait d’union entre le sol et le reste du corps ; en conséquence, il va supporter à la fois les chocs itératifs sur le sol et également tout le poids du corps.
Plus d’1/4 des os de notre squelette est localisé aux pieds, soit 56 os sur les 208 que possède le corps humain. Nos pieds sont dotés de 32 articulations, d’une centaine de ligaments et de 28 muscles. L’aponévrose plantaire complète ces composants pour former une voûte, qui offre au pied sa grande élasticité.
La marche multiplie l’impact du poids du corps sur les pieds par 2, la course multiplie cet impact par 5 et le saut par 10.
La biomécanique du pied est un mécanisme complexe. On se contentera ici de revoir les principales théories classiques, statiques et dynamiques concernant le pied.

Représentation schématique des os du pied.Pied statique
En station debout, le pied normal possède une structure solide et stable, apte à l’équilibration. Il repose sur une grande surface osseuse, reflétée par l’assise plantaire. La force du poids du corps est exercée sur l’articulation de la cheville ; ensuite, ce poids se répartit entre les 3 points d’appui (calcanéum (= talon), tête du 1er méta et tête du 5ème méta). C’est la conception classique d’appui en 3 : le support tripode de Farabeuf avec arche antérieure.

Pied dynamique
L’exploration du pied en dynamique est encore incomplète et plusieurs théories tentent de l’expliquer. Pour la plupart des individus, l’appui plantaire suit trois phases successives. Au départ, c’est l’attaque du sol par le talon postérieur (temps taligrade), suivi d’un appui sur le talon postérieur et antérieur, plus le bord latéral du pied (temps plantigrade) ; puis le pas se termine par un appui sur le talon antérieur seul, avec libération progressive de l’appui sur les têtes métatarsiennes de dehors en dedans (temps digitigrade).

Représentation schématique des points d'appuis du pied lors de la marche

II /Les pathologies du pied
Elles sont bien évidemment nombreuses et diverses. Certaines causent des douleurs et d’autres non, comme le cas caricatural du pied diabétique où il s’agit d’une perte de sensibilité du pied avec la formation d’une plaie chronique.
Dans les deux cas, des pieds fragilisés sont responsables de chutes, ce qui est particulièrement préoccupant chez les patients âgés.

Les pieds restent même en 2024, le mode de transport le plus utilisé dans le monde ; il est donc particulièrement important de s’en occuper, alors même que, selon un article paru dans la revue Le médecin du Québec intitulé « Pour partir du bon pied, examen systématique du pied », les auteurs considèrent que le pied est l’une des parties du corps souvent négligées par le patient et le médecin.

L’objectif ici n’est pas de faire une liste exhaustive des pathologies du pied, mais d’en citer les plus fréquentes.

  • Frottements et ampoules : souvent liés à des chaussures inadaptées ou mal ajustées (voir notre article ici sur la prise en charge des ampoules).
  • Épine calcanéenne : inflammation de l’aponévrose plantaire à son insertion sur le talon (explication en suivant).
  • Névrome de Morton : douleur entre les orteils due à l’épaississement d’un nerf.
  • Fasciite plantaire : inflammation de l’aponévrose plantaire (si l’inflammation se situe à sa zone d’insertion au niveau du talon, on parle d’épine calcanéenne). L’aponévrose plantaire est une structure fibreuse rigide sous le pied permettant de répartir les pressions. Représentation schématique de l'aponévrose plantaire
  • Tendinite d’Achille : inflammation du tendon d’Achille, souvent due à un surmenage.
  • Hallux valgus (oignon) : déformation du gros orteil, entraînant douleurs et frottements articulaires.
  • Métatarsalgie : douleur sous l’avant-pied, souvent liée à une surcharge pondérale (voir schéma).Représentation schématique dans différents plans de l'espace du pied
  • Fractures de fatigue : fissures osseuses incomplètes dues à des efforts répétitifs intenses, pouvant concerner l’ensemble des os du pied.
  • Pieds plats ou pieds creux : déséquilibres de la voûte plantaire causant fatigue et douleur.
  • Arthrose du pied : usure des articulations pouvant toucher l’ensemble du pied.
  • Onychocryptose (ongle incarné) : pénétration de l’ongle dans la peau environnante.
  • Sésamoïdite : inflammation des petits os sous le gros orteil.
  • Tendinopathies : inflammation des tendons du pied en cas de surutilisation.
  • Instabilité de la cheville : entraîne des douleurs au pied par manque de soutien. Instabilité pouvant être due à des entorses à répétition ou à un défaut de musculature.
  • Hyperhidrose (transpiration excessive) : provoque macération et fragilité de la peau, menant à des douleurs.

Une différenciation est fréquemment faite pour ces causes de douleurs selon leur localisation. On parle notamment des douleurs de l’avant-pied avec :
– Névrome de Morton
– Métatarsalgies
– Sésamoïdite
– Hallux valgus

Nous nous attarderons à présent sur l’épine calcanéenne, car particulièrement fréquente, ainsi que sur le névrome de Morton et l’hyperhidrose.

Epine calcanéenne

Epine calcanéenne représentation dessinée

Souvent appelée « épine calcanéenne », cette douleur au talon provient généralement d’une inflammation liée aux tendons ou à l’aponévrose plantaire, cette membrane rigide située sous le pied, qui s’attache sur l’os du talon, le calcanéus. En temps normal, ces structures agissent comme un amortisseur lors de la marche, permettant au pied d’absorber les impacts au sol, de stocker l’énergie, puis de la libérer pour propulser le pied vers l’avant. Toutefois, les sollicitations répétées, surtout en trail, randonnée ou course longue distance, peuvent entraîner une surcharge. Résultat : les tendons et l’aponévrose deviennent inflammatoires et causent des douleurs dans la région du talon.

Radiographie épine calcanéenneL’« épine » elle-même, visible sur les radios, est une sorte de cicatrisation osseuse qui se forme à la suite de cette inflammation chronique. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas cette excroissance osseuse qui provoque la douleur, mais bien la tension exercée par les tendons et la membrane aponévrotique.

Comment la soulager ?

Si vous êtes randonneur, coureur, ou adepte de trails, et que vous ressentez une douleur au talon après une longue marche ou une station debout prolongée, ou même au réveil en posant le pied au sol, il se pourrait que vous soyez concerné par une épine calcanéenne. Il est conseillé de consulter sans trop tarder pour éviter que l’inflammation ne devienne chronique.

En règle générale, un simple examen clinique chez un médecin ou un podologue suffit pour confirmer le diagnostic, et des examens d’imagerie (comme l’échographie ou l’IRM) sont rarement nécessaires, sauf si une rupture tendineuse est suspectée.

Conseils pour vous soulager d’une épine calcanéenne et préserver vos pieds :

  1. Réduisez les activités à fort impact : Limitez les exercices sollicitant intensément les muscles du pied et l’aponévrose plantaire, comme les sauts, les escaliers ou les marches prolongées. En course à pied, alternez avec des sessions de faible intensité et veillez à ne pas dépasser vos limites.
  2. Choisissez des chaussures adaptées : Pour les randonneurs et coureurs, privilégiez des chaussures qui offrent un bon maintien du pied et un amorti adéquat, ni trop plats, ni trop hauts. Une chaussure adaptée à la morphologie de votre pied peut prévenir de nombreuses pathologies. Le port d’une chaussure avec un petit talon de 2 ou 3 cm peut vous aider.
  3. Le froid : Comme dans toute inflammation, le froid sera votre allié. Pensez à faire régulièrement des séances de bain de pied dans de l’eau froide, en effet ceci diminuera l’inflammation et donc la formation de cette « épine » calcanéenne.

Ces précautions permettent de minimiser l’inconfort et de prévenir les tensions sur les pieds, essentiels à la performance des sportifs de longue distance.

Les autres traitements.

Divers traitements peuvent être envisagés selon la gravité de la douleur et l’intensité de l’inflammation :

  1. Orthèse plantaire: La consultation avec un podologue et la mise en place d’orthèses plantaires (de semelles) est un traitement de choix dans l’épine calcanéenne. En effet, cette semelle aura pour but de diminuer la tension exercé lors de la marche sur cette zone de fragilité, réduisant ainsi l’inflammation et donc la douleur.
  2. Kinésithérapie et ondes de choc radiales : La kinésithérapie est souvent recommandée pour renforcer les muscles du pied et améliorer la souplesse de l’aponévrose plantaire. Dans certains cas, des ondes de choc radiales, visant à stimuler la circulation sanguine et à favoriser la guérison des tissus endommagés, peuvent être proposées en complément. Cette approche n’a pas formellement démontrer son efficacité.
  3. Traitements médicamenteux : Bien que les anti-inflammatoires puissent apporter un soulagement temporaire de la douleur, ils ne sont généralement pas prescrits en première intention, car ils ne traitent pas la cause profonde de l’inflammation. En cas d’échec des autres thérapies, une infiltration de corticoïdes peut être envisagée, mais seulement en dernier recours, car elle comporte des risques d’effets secondaires et de fragilisation des tissus.
  4. Chirurgie : L’intervention chirurgicale pour une épine calcanéenne est très rare et n’est envisagée que dans les cas chroniques et sévères, lorsque toutes les autres solutions ont échoué. Elle consiste à libérer les structures tendineuses du talon pour réduire la tension, mais cette option reste réservée aux situations où la douleur limite considérablement les activités quotidiennes ou sportives.

LE meilleur traitement de l’épine calcanéenne reste d’éviter son apparition.

Le névrome de Morton

Nevrome de Morton représentation

Le névrome de Morton est une affection douloureuse localisée au niveau de l’avant-pied, plus précisément entre les os des 3e et 4e orteils. En réalité, il s’agit d’une irritation ou d’un épaississement du tissu autour d’un nerf situé entre ces métatarses, causant souvent une douleur intense semblable à une décharge électrique. Ce phénomène résulte principalement de frottements répétés et d’une compression du nerf interdigital, généralement due à des chaussures serrées ou à un impact important lors de la marche, de la randonnée, du trail ou de la course à pied. Les chaussures à bout étroit et les surfaces irrégulières ou dures aggravent la condition en augmentant la pression exercée sur l’avant-pied.

Symptômes du névrome de Morton.

Les symptômes du névrome de Morton peuvent se manifester de manière progressive. La sensation typique est une douleur lancinante ou brûlante dans l’avant-pied, souvent accompagnée d’engourdissements dans les orteils adjacents. Les randonneurs ou coureurs peuvent également ressentir une sensation de « caillou dans la chaussure » ou une gêne accrue lorsqu’ils posent le pied, en particulier après de longues périodes de marche ou de course. Parfois, la douleur peut être si intense qu’elle oblige à s’arrêter ou à retirer ses chaussures pour soulager temporairement la pression.

Traitements du névrome de Morton.

Le traitement du névrome de Morton dépend de la gravité des symptômes et des besoins individuels du patient, qu’il s’agisse d’un coureur de marathon ou d’un amateur de randonnées.

  • Choix de chaussures adaptées : Évitez les chaussures à bout étroit et privilégiez celles qui offrent un espace suffisant pour les orteils. Les semelles amortissantes ou les orthèses peuvent aussi réduire la pression sur l’avant-pied.
  • Podologie et orthèses : Consulter un podologue peut être crucial pour obtenir des orthèses sur mesure, qui contribuent à répartir la charge sur l’avant-pied et à minimiser les frottements entre les métatarses. Ces semelles spécialisées peuvent soulager la pression sur le nerf impliqué et atténuer les douleurs, ce qui est particulièrement utile pour les pratiquants de sports d’endurance.
  • Kinésithérapie et étirements : Des séances de kinésithérapie peuvent être proposées pour relâcher les tensions au niveau de l’avant-pied et pour étirer les muscles de cette zone, réduisant ainsi les risques de pression excessive sur le nerf.
  • Traitements médicaux et infiltrations : Si les traitements conservateurs ne sont pas efficaces, des infiltrations de corticoïdes peuvent être proposées pour réduire l’inflammation et calmer les douleurs. Toutefois, ces options sont envisagées avec précaution, et toujours en dernier recours pour éviter les effets secondaires.
  • Chirurgie : Dans les cas les plus graves et lorsque toutes les autres options sont épuisées, une intervention chirurgicale visant à retirer le névrome peut être envisagée. Cette procédure reste rare, mais elle est parfois nécessaire pour les sportifs dont l’activité est fortement impactée par la douleur chronique du névrome de Morton.

L'hyperhidrose ou excès de transpiration

Concernant l’hyperhidrose ou excès de transpiration : elle entraîne la macération de la peau, un facteur de fragilisation. Pour la prévenir, utilisez des poudres anti-transpirantes le matin et appliquez des crèmes le soir. Le chlorhydrate d’aluminium est la substance anti-transpirante la plus connue.
La poudre va se comporter comme du talc et absorber l’humidité, tandis que l’application de crème nécessite une aération du pied pour être bien absorbée, d’où l’intérêt de l’appliquer la nuit au coucher, quand les pieds sont nus.

Le podologue

Le podologue est le spécialiste paramédical des pieds ; il est une ressource incontournable pour la santé de vos pieds.
Pour les cas les plus complexes, un médecin orthopédique sera nécessaire, mais pour la grande majorité des cas, le podologue saura vous prendre en charge.
Vous n’avez pas besoin d’ordonnance pour le consulter, et les délais de prise en charge sont la plupart du temps acceptables.
Le seul inconvénient, et non des moindres, est le coût, notamment des semelles orthopédiques, souvent supérieures à la centaine d’euros et très peu remboursées, à l’instar des soins dentaires.

Le podologue posera un diagnostic sur l’origine de vos douleurs ou de votre instabilité, vous proposera des exercices thérapeutiques à mettre en place, et si nécessaire réalisera des semelles orthopédiques.
Un suivi sera également assuré afin de suivre l’évolution de vos pieds.
De plus, il est d’un conseil précieux pour le choix de vos chaussures, de randonnée ou de course.
En effet, qui peut mieux vous conseiller que celui qui a analysé et compris l’architecture profonde de vos pieds ?
Dans le choix des chaussures, il est notamment recommandé de les choisir en fin de journée ; elles seront ainsi plus adaptées à l’anatomie de vos pieds après une journée de contraintes physiques.

En dehors du pied stricto sensu, l’ensemble du système d’équilibre de notre corps repose sur nos pieds. Il est donc souvent nécessaire de faire examiner ces derniers en cas de douleurs aux genoux, aux hanches ou au dos.
En effet, un mauvais positionnement de vos pieds peut se répercuter sur l’ensemble de la chaîne posturale du corps en y imposant des positions dites vicieuses pour maintenir l’équilibre global.
Les douleurs aux genoux sont bien souvent la conséquence d’un défaut de position des pieds. Dans le corps humain, il faut penser en système et non en partie isolée ; ici, il s’agit du système postural.

Les semelles orthopédiques

Photos de différentes semelles orthopédiquesLes semelles orthopédiques, également appelées orthèses plantaires, font désormais partie intégrante du traitement des pathologies du pied, de la cheville, du membre inférieur et du système postural dans sa globalité. Elles permettent de soigner des pathologies en plaçant le système podal dans une position plus physiologique, réduisant ainsi les différentes contraintes physiques et permettant au pied de remplir son rôle dans l’équilibration du corps.

Qu’est-ce qu’une orthèse plantaire ? L’orthèse plantaire (OP) est une structure d’assistance amovible, appliquée sous tout ou partie de la plante du pied et destinée à être placée dans une chaussure standard. Elle vise à rapprocher autant que possible le pied du sujet d’un fonctionnement statique et dynamique optimal.
Il existe de nombreux types d’orthèses plantaires (plantaire préfabriquée, plantaire spécifique, plantaire mixte, plantaire plane…).

Le rôle des orthèses plantaires est double : prévenir ou corriger les troubles de la statique, de l’équilibre, et de la posture. Pour cela, les orthèses repositionnent le pied dans une position optimale, avec toutes les conséquences positives sur les chaînes musculaires et l’harmonie du squelette (genou, hanche, dos).

Les situations les nécessitant ainsi que leurs effets sont vastes. Elles ont un impact sur la fonction d’équilibration, la marche, la course et la répartition des pressions. Elles sont prescrites pour des pathologies telles que la maladie de Parkinson, le diabète, l’arthrose, les rhumatismes articulaires, les neuropathies avec pertes sensitives, les neuropathies sensitivomotrices héréditaires (telle que Charcot-Marie-Tooth) ainsi que pour certains morphotypes de pied, comme les pieds plats et creux.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis des recommandations en 2018 pour les situations cliniques où les orthèses plantaires sur mesure sont bénéfiques. En voici la liste :
→ Pied diabétique
→ Pronation excessive du pied +/- effondrement de l’arrière-pied
→ Aponévrosite plantaire chronique secondaire à une pathologie dégénérative chez les plus de 45 ans
→ Pathologies articulaires inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, arthrite juvénile idiopathique…)
→ Pied creux douloureux
→ Pied plat douloureux
→ Névrome de Morton
→ Anomalie statique du pied neurologique
→ Gonarthrose unicompartimentale avec déformation dans le plan frontal, réductible (gonarthrose = arthrose du genou)
→ Arthrose dégénérative d’origine traumatique du pied ou de la cheville
→ Pathologies neurologiques centrales et périphériques +/- dégénératives (myopathies, sclérose latérale amyotrophique, sclérose en plaques, poliomyélite…)
→ Hallux rigidus
→ Séquelles post-traumatiques
→ Pathologies dermatologiques inflammatoires ou non

On note dans cette liste l’arthrose dégénérative d’origine traumatique du pied ou de la cheville, fréquente chez les jeunes en bonne santé pratiquant la course à pied à haute intensité.

Concernant l’inégalité de longueur des membres inférieurs, les orthèses plantaires semblent intéressantes si l’asymétrie mesure moins de 2 centimètres.

Pour les enfants, la Haute Autorité de Santé recommande l’arthrite idiopathique juvénile et le pied plat douloureux comme situations cliniques où l’orthèse plantaire est utile pour cette catégorie d’âge.

Personnes âgées et prescription d’orthèses plantaires
Les orthèses plantaires sont recommandées pour maintenir ou améliorer les capacités fonctionnelles du patient âgé à la marche, en luttant contre les douleurs et les déformations du pied. Les orthèses moulées sont adaptées aux pathologies podologiques des personnes âgées, car elles sont bien tolérées et optimisent la répartition des pressions plantaires.

Conclusion

  • La santé de vos pieds est essentielle à votre santé en général, alors ne les oubliez pas.
  • De nombreuses affections peuvent les abîmer et ainsi générer des douleurs, de l’instabilité et un défaut de votre posture globale. Ce même défaut de posture impactera vos genoux, vos hanches et votre dos ou rachis.
  • Le meilleur traitement de l’épine calcanéenne est son anticipation.
  • Le névrome de Morton n’a plus de mystère pour vous.
  • Le podologue est un expert des pieds, il peut considérablement vous aider à en prendre soin, notamment via la confection d’orthèses plantaires.

Avant de penser à votre itinéraire, réfléchissez à vos pieds.

Dr Yves H. (médecin urgentiste)

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Les slogans tout faits comme : « Pratiquer une activité physique est essentiel pour la santé » ou encore « chaque petit effort compte pour améliorer votre santé et prolonger votre vie » ne sont plus forcément pertinents de nos jours.

En 2024, après nous avoir incités à la malbouffe, aux médicaments parfois inutiles et à un mode de vie sédentaire, à l’opposé de l’utilisation normale du corps humain, les pouvoirs publics (et certains gros lobbies) nous expliquent qu’il est bien de bouger.
(Peut-être ont-ils trouvé plus d’argent à faire et de pouvoir à obtenir via le business du bien-être ?)

À moins de ne pas vouloir entendre, tout le monde sait aujourd’hui que faire du sport est important.
On va donc tenter d’expliquer comment en faire le moins possible, principalement pour ceux que cela embête, pour ceux qui n’aiment pas vraiment ça et pour ceux qui « n’ont pas le temps ». Le but étant de s’assurer un minimum de capital corporel.

Deux questions : quand faire du sport et à quelle intensité ?
On ne parlera pas du type de sport ni du type d’exercice à effectuer : bougez comme vous le voulez, c’est déjà bien.
Cependant, les sports en clubs, collectifs ou individuels, sont très intéressants et pratiques pour ceux qui n’ont pas envie.
Se motiver soi-même, c’est difficile, c’est plus facile quand un entraîneur le fait pour vous.
De plus, avoir un objectif comme gagner un match ou devenir un membre essentiel d’une équipe est stimulant et valorisant.
Ne négligez pas le versant social du sport, il est majeur.

En bref :

Quand faire du sport ?

Des études (voir bibliographie en bas de page) montrent que l’activité physique réalisée le soir est plus bénéfique pour la santé cardiovasculaire comparée à la matinée ou à l’après-midi.

À quelle intensité ?

L’activité intense, telle que le HIIT (High-Intensity Interval Training) ou le SIT (Sprint Interval Training), semble plus efficace pour la perte de poids et la réduction de la mortalité globale que l’activité physique modérée (à temps comparable, voir ci-dessous).

En détails :

Cet article s’appuie sur des études récentes dont les références sont listées en bas de page.

Avant de commencer, il est nécessaire de définir plusieurs termes :

  • Fréquence maximale théorique : correspond « théoriquement » à votre limite haute de battements cardiaques par minute. Elle se calcule très facilement par 220 – votre âge.
    Si vous avez 20 ans, au maximum de votre effort, votre cœur pourra battre à 200 pulsations par minute. Si vous en avez 40, votre fréquence cardiaque maximale sera de 180, etc.
  • Activité physique modérée : un exercice modéré correspond à une activité où votre respiration et votre rythme cardiaque s’accélèrent, mais où vous êtes toujours capable de tenir une conversation sans trop de difficulté.
    Exemples : marche rapide, vélo tranquille, jardinage, danse légère, natation à allure modérée.
    Fréquence cardiaque cible : environ 50-70 % de votre fréquence cardiaque maximale.
  • Exercice physique intense : un exercice intense est une activité qui demande un effort important, où parler devient difficile à cause de la respiration rapide.
    Exemples : course à pied rapide, HIIT, cyclisme rapide, natation intense, sports compétitifs (boxe, tennis).
    Fréquence cardiaque cible : environ 70-85 % de votre fréquence cardiaque maximale.
  • HIIT (High-Intensity Interval Training) : quel que soit l’exercice choisi, cela consiste en des cycles d’exercice de 4 minutes à intensité maximale, suivis de 3 minutes de récupération.
  • SIT (Sprint Interval Training) : 30 secondes d’effort maximal (sprint) suivies de 3 minutes de repos.
  • Ratio exercice physique modéré et exercice physique intense : de manière générale, il est admis que 1 minute d’exercice intense équivaut à environ 2 minutes d’exercice modéré.

Quand faire du sport ?

Plusieurs études récentes (1-2) se sont penchées sur la question du meilleur moment pour faire du sport, en particulier pour les personnes souffrant d’obésité. Une étude de 2024, publiée dans Diabetes Care, a révélé que les patients obèses qui pratiquaient une activité physique modérée à intense en soirée (entre 18h et minuit) avaient un risque de mortalité cardiovasculaire plus bas comparé à ceux qui faisaient du sport le matin ou l’après-midi.
L’une des hypothèses avancées est que la température corporelle est plus élevée en fin de journée, ce qui permet de mieux performer physiquement. De plus, pratiquer une activité physique après une journée de travail pourrait aussi aider à mieux gérer le stress accumulé, ce qui aurait un impact positif sur le cœur et la santé en général.

Une autre étude publiée dans Nat Rev Endocrinol (2019) (14) conclut que : « la majorité des études évaluant l’entraînement à haute intensité indiquent que les performances physiques sont améliorées l’après-midi et le soir par rapport au début de la matinée. Plusieurs facteurs peuvent influencer ce résultat, notamment la régulation neuromusculaire, la thermorégulation, le métabolisme hormonal, l’état nutritionnel et l’horloge moléculaire des muscles squelettiques. La manière exacte dont les performances physiques sont modifiées par l’heure de la journée et les résultats pour la santé reste floue. »

Enfin, un article intéressant (13) qui étudie la perte de masse musculaire (= sarcopénie) chez les personnes avec des horaires de travail décalés alerte sur ce phénomène.
La perturbation du rythme jour/nuit est un facteur critique qui conduit à la fonte musculaire, notamment chez ceux qui travaillent la nuit ou souffrent de troubles du sommeil.
Le système musculaire, via notamment les mitochondries (organites des cellules qui produisent de l’énergie), est grandement influencé par le rythme jour/nuit, ce qui pourrait expliquer une moins bonne musculation et forme physique chez ces individus.
Par conséquent, l’exercice physique, et plus particulièrement l’exercice programmé, pourrait être utile pour prévenir et traiter la sarcopénie liée à une perturbation du rythme circadien.

À quelle intensité faire du sport ?

Le deuxième facteur clé à prendre en compte est l’intensité de l’exercice. Faut-il privilégier les longues sessions modérées ou les séances courtes mais intenses ?
Une étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine (4) montre que les exercices de haute intensité, tels que le HIIT et le SIT, sont particulièrement efficaces pour brûler les graisses et améliorer la condition physique générale.
Ces séances de courte durée permettent une perte de graisse plus importante que les exercices continus modérés (comme la marche ou le jogging).
Bien sûr, à durée comparable, 2 heures de marche sont plus bénéfiques que 30 secondes de sprint (voir ratio ci-dessus).

De plus, une autre étude du JAMA Internal Medicine (3) a montré que plus l’intensité de l’activité augmente, plus le risque de mortalité globale diminue. Cela signifie qu’incorporer de l’exercice intense dans votre routine sportive pourrait avoir des bénéfices non négligeables sur votre santé.

Cependant, il est important de noter que si vous êtes âgé ou que vous avez des problèmes de santé, un exercice modéré peut être suffisant pour bénéficier d’améliorations significatives.
Par exemple, une étude du BMJ (5) a montré que chez les personnes âgées ( > 70 ans), les bénéfices des exercices de haute intensité ne sont pas significativement meilleurs que ceux des exercices modérés.

Donc en conclusion, plus l’effort physique sera intense, plus grands seront les bénéfices pour votre santé. De plus, cela a l’avantage d’y consacrer moins de temps et d’avoir le sentiment de dépasser ses capacités séance après séance. Les HIIT et SIT sont de bons moyens pour démarrer ou redémarrer le sport.
Cependant, attention si vous n’avez pas fait de sport depuis longtemps, commencez par des exercices modérés voire très modérés. PAS D’INTENSITÉ SI PAS DE SPORT DEPUIS LONGTEMPS. Ne demandez pas à un cœur oisif depuis des mois voire des années de gravir l’Everest à la seconde. De même pour vos articulations.

Quelques petits articles en vrac :

Les fameux 10 000 pas par jour. (6)

Une étude du JAMA Internal Medicine (2019) a étudié le bénéfice de la marche chez des patientes d’environ 70 ans. Ainsi, les patientes marchant plus de 4500 pas par jour avaient une mortalité moindre que celles en faisant moins de 2700. Cependant, on voit un bénéfice croissant sur la mortalité jusqu’à 6000 pas environ, mais pas davantage.

Comment motiver ses proches à faire du sport. (7)
Pour commencer, évoquer des objectifs positifs en termes de santé (se sentir mieux, limiter les médicaments…) ou encore les interactions sociales avec des participants de même niveau sportif (plutôt qu’en salle de sport). Les personnes semblent surtout préférer qu’on leur parle de bénéfices concrets à court terme (diminuer les douleurs, réduire le risque de chutes) plutôt que d’objectifs « pour le futur » (comme améliorer l’espérance de vie).

Faire du YOGA. (8)
Pour baisser son risque cardiovasculaire, si on n’aime pas le « sport », on peut toujours faire du yoga ! Sans différence avec le sport « plus classique », le yoga permet de baisser la tension artérielle, le cholestérol et le poids.

Même peu de sport, c’est bien. (9)
Une étude danoise a suivi 50 000 patients de 50 à 65 ans pour un suivi de 850 000 personnes-années. Les auteurs retrouvent une baisse du risque de coronaropathie dès la pratique régulière de cyclisme (même moins d’une heure par semaine). Faire du vélo régulièrement, même si c’est peu, diminue le risque cardiovasculaire de près de 11 % à 18 % (ce qui correspond à 77 personnes par an qui ne feront pas d’infarctus du myocarde vs sans sport).

Sport et cancers. (10)
JAMA Internal Medicine a publié une étude retrouvant que faire du sport sur son temps libre diminue le risque de nombreux cancers (œsophage, estomac, foie, poumon, rein, endomètre, leucémie, myélome, côlon, vessie et sein). Cette étude est tirée d’un regroupement d’études de cohortes américaines et européennes.

Amélioration du sommeil. (11)
L’activité physique améliore également la qualité du sommeil. Une méta-analyse (le plus haut niveau d’étude) a montré que les personnes pratiquant une activité physique régulière dormaient mieux et se sentaient plus reposées. L’exercice, qu’il soit intense ou modéré, peut être un bon remède contre l’insomnie et favoriser un sommeil de meilleure qualité.

Réduction du stress et amélioration du bien-être mental via le cortisol. (12)
Enfin, via la régulation du cortisol que permet le sport, ce dernier permet de réduire les niveaux de stress et d’anxiété, de contribuer à améliorer l’humeur et également d’améliorer la concentration et la mémoire.

Conclusion

– Quand faut-il faire du sport : Préférentiellement le soir.
– Attention aux personnes avec des rythmes de travail décalés.
– Quelle intensité : Si possible, avec des exercices intenses, plutôt que longs et modérés.
– Mettez-vous en jambes doucement avant de passer à des sessions intenses.
– Démarrez les exercices intenses via les HIIT et SIT.
– Même un peu de sport, c’est bien.
– C’est dur de faire du sport tout seul, un club ou une association, c’est génial.
– Ne faites pas du sport sans comprendre pourquoi, faites du sport car notre corps est fait pour ça.

« Le sport est une bataille entre l’esprit et le corps. La volonté gagne toujours. » – Bruce Lee

Dr Yves H. (médecin urgentiste)

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Bibliographie

(1) Angelo Sabag, Matthew N. Ahmadi, Monique E. Francois, Svetlana Postnova, Peter A. Cistulli, Luigi Fontana, Emmanuel Stamatakis; Timing of Moderate to Vigorous Physical Activity, Mortality, Cardiovascular Disease, and Microvascular Disease in Adults With Obesity. Diabetes Care19 April 2024; 47 (5): 890–897

(2) Haupt S, Eckstein ML, Wolf A, Zimmer RT, Wachsmuth NB, Moser O. Eat, Train, Sleep-Retreat? Hormonal Interactions of Intermittent Fasting, Exercise and Circadian Rhythm. Biomolecules. 2021 Mar 30;11(4):516.

(3) Wang Y, Nie J, Ferrari G, Rey-Lopez JP, Rezende LFM. Association of Physical Activity Intensity With Mortality: A National Cohort Study of 403 681 US Adults. JAMA Intern Med. 2021;181(2):203–211.

(4) Viana RB, Naves JPA, Coswig VS, et al. Is interval training the magic bullet for fat loss? A systematic review and meta-analysis comparing moderate-intensity continuous training with high-intensity interval training (HIIT). British Journal of Sports Medicine 2019;53:655-664.

(5) Stensvold D, Viken H, Steinshamn S L, Dalen H, Støylen A, Loennechen J P et al. Effect of exercise training for five years on all cause mortality in older adults—the Generation 100 study: randomised controlled trial BMJ 2020; 371 :m3485 

(6) Lee I, Shiroma EJ, Kamada M, Bassett DR, Matthews CE, Buring JE. Association of Step Volume and Intensity With All-Cause Mortality in Older Women. JAMA Intern Med. 2019;179(8):1105–1112.

(7) Reddeman L, Bourgeois N, Angl EN, Heinrich M, Hillier L, Finn H, Bosiak B, Agarwal P, Mawson R, Propp R, Ivers NM. How should family physicians provide physical activity advice? Qualitative study to inform the design of an e-health intervention. Can Fam Physician. 2019 Sep;65(9):e411-e419. PMID: 31515329; PMCID: PMC6741803.

 (8) Chu P, Gotink RA, Yeh GY, Goldie SJ, Hunink MM. The effectiveness of yoga in modifying risk factors for cardiovascular disease and metabolic syndrome: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. European Journal of Preventive Cardiology. 2016;23(3):291-307.

 (9) Kim Blond, MSc, Majken K. Jensen, PhD, Martin G. Rasmussen, MSc, Kim Overvad, MD, PhD, Anne Tjønneland, MD, DMSc, Lars Østergaard, PhD, and Anders Grøntved, PhD. Prospective Study of Bicycling and Risk of Coronary Heart Disease in Danish Men and Women  Circulation Volume 134, Number 18

(10) Moore SC, Lee I, Weiderpass E, et al. Association of Leisure-Time Physical Activity With Risk of 26 Types of Cancer in 1.44 Million Adults. JAMA Intern Med. 2016;176(6):816–825.

 (11) Xie Y, Liu S, Chen XJ, Yu HH, Yang Y, Wang W. Effects of Exercise on Sleep Quality and Insomnia in Adults: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Front Psychiatry. 2021 Jun 7;12:664499.

(12)De Nys L, Anderson K, Ofosu EF, Ryde GC, Connelly J, Whittaker AC. The effects of physical activity on cortisol and sleep: A systematic review and meta-analysis. Psychoneuroendocrinology. 2022 Sep;143:105843. 

(13)Choi Y, Cho J, No MH, Heo JW, Cho EJ, Chang E, Park DH, Kang JH, Kwak HB. Re-Setting the Circadian Clock Using Exercise against Sarcopenia. Int J Mol Sci. 2020 Apr 28;21(9):3106.

(14) Gabriel BM, Zierath JR. Circadian rhythms and exercise – re-setting the clock in metabolic disease. Nat Rev Endocrinol. 2019 Apr;15(4):197-206.

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